Présentation de l’éditeur
« Chers parents,
Mon stage de survie en milieu hostile se passe bien, merci. J'espère que vous n’êtes pas trop morts, rapport aux frais de rapatriement qui doivent coûter bonbon, depuis la Corse. Sinon, moi ça va, j'ai mangé Hector mais pas tout d'un coup, j'en ai congelé un bout pour le mois prochain. Heureusement que j'ai l'eau-de-vie de Mamie, ça m'aide pour tenir. Si jamais vous ne reveniez pas, ce serait sympa de m'envoyer un mandat parce que la prostitution masculine, ça marche pas trop dans le quartier. Bon, ben je vous laisse, c'est l'heure de ma piqûre d'héroïne. Gros bisous, votre fils bien-aimé,
Maxime. »
Cet été, Maxime a 17 ans. Il ne veut plus partir en vacances avec ses parents. Il préfère rester chez sa Mamie pour glander devant l'ordinateur. Tant pis pour lui. Il va vivre des journées délirantes !
Mon avis
Entre humour noir et sujets graves, les péripéties de Maxime au Kremlin sont un coup de maître ! Pour autant, le rire n’est pas prétexte à mieux faire passer la pilule des aspects plus sombres de l’histoire… pas plus que les passages plus sombres servent à dramatiser un livre écrit avant tout pour se détendre. Non, le roman est ce qu’il est, un OVNI, avec une histoire particulière qui se suffit à elle-même et n’a pas besoin de procédés de ce genre.
On ne s’ennuie pas un instant et le personnage principal tient du grand art. Il a tout à fait les manières d’un ado de 17 ans mais sa personnalité et sa manière de s’exprimer et de critiquer ce qui se passe autour de lui font qu’il est « différent » d’un personnage lambda. Maxime était donc parfait pour tenir la proue de la narration d’un roman aussi déjanté. Il a aussi l’art de se mettre dans des situations pas possibles… pour notre plus grand plaisir.
« Comment (bien) rater ses vacances » ou comment des vacances qui s’annonçaient barbantes se révèlent en définitive passionnantes et remuantes. Pas besoin d’un grand scénario complexe ou ultra-recherché : la narration emporte tout sur son passage.
Un roman parfois cynique qui fait du bien aux zygomatiques et un bon portrait des ados d’aujourd’hui. La galerie de personnages très intéressante laisse présager du bon pour la suite…
Mon ressenti
9/10
Comment (bien) rater ses vacances, d’Anne Percin, éditions du Rouergue, collection doado (11,70€)