Présentation de l’éditeur
Maggie Silver a ouvert son premier coffre-fort à 3 ans.
Cela peut sembler étonnant, mais quand on est fille d'espions, c'est assez banal.
A 16 ans, elle décroche enfin sa première mission en solo.
- Son objectif : accéder à des infos que détiendrait Armand Oliver, journaliste.
- Sa méthode: se rapprocher de son fils, le dangereusement charmant Jesse.
- Sa couverture : devenir une lycéenne comme les autres.
- Le hic: personne ne lui a expliqué comment ne pas tomber amoureuse de sa cible !
Mon avis
De Robin Benway, j’avais lu « Comment je suis devenue célèbre (malgré moi) » et « April, May et June ». J’avais adoré le premier, le deuxième ne m’avait pas transportée.
J’ai clairement préféré « La pire mission de ma vie » à « April, May et June ». Si on ne peut pas dire que ce roman soit mature, le qualificatif pourrait s’appliquer à son héroïne, Maggie, jeune fille de16 ans qui effectue sa première véritable mission en tant qu’espionne (spécialisée dans l’ouverture des coffres-forts, pour être précise). Pour ce faire, elle doit se rapprocher de Jesse Oliver, dont le père, journaliste, pourrait publier un article qui ruinerait le Collectif, l’organisation pour laquelle Maggie et ses parents travaillent.
L’intrigue est très vite balayée par des considérations d’ordre adolescent : Maggie se rapproche de Jesse d’une manière qu’on a vue venir à des kilomètres. Et elle apprend à se faire à cette vie de lycéenne qui ne s’accorde pas avec la politique des espions : on ne s’attarde pas et on ne s’attache pas. Ça bout à l’intérieur de Maggie et, s’il ne s’agit pas d’un thème (réussir à grandir ; à faire ses propres choix et à se détacher de ce qu’on attend de nous) franchement original, l’aborder sur base d’une famille d’espions l’est nettement plus.
On n’échappe pas à certains clichés alors que d’autres sont totalement balayés, comme avec le personnage de Roux. Ancienne reine du lycée, elle est destituée à cause d’une histoire de garçon et est reléguée au rang de paria. Elle est un peu fofolle mais pas si superficielle que ça, et je me suis prise d’affection pour elle. Tous les personnages semblent avoir des problèmes avec leurs parents et on a droit à la traditionnelle confrontation « parents super-aimants » / « parents super-absents » qui veut nous montrer qu’il y a des problèmes des deux côtés.
Certains dialogues sont bourrés d’humour (grâce à Roux, encore elle ! Elle est peut-être bien le personnage le plus marquant du livre grâce à son exubérance), d’autres m’ont paru maladroits. Par exemple :
« - Salut, ai-je dit, c’est moi. Tu peux parler ?
- Non, désolée, j’apprends à tricoter. Evidemment que je peux parler ! De toute façon, l’écarter. Ma vie sociale est proche du zéro absolu. » (p.240)
« L’écarter »… ? Un peu obscur… À noter, toutefois, que j’ai lu les épreuves non corrigées du roman, ce genre de phrase va donc peut-être être modifié d’ici à la sortie.
Si Maggie est réfléchie et intelligente, cela contraste avec le caractère de Roux, plutôt très fofolle. (Mais pas une « crétine » non plus, comme le dit le père de Maggie à un moment, pour plaisanter certes, mais j’ai trouvé ça un peu fort pour parler d’une amie de sa fille tout à fait respectable et sympathique devant sa fille.) Pour autant, il ne s’agit pas d’opposer deux personnages pour que chaque lecteur y trouve son compte. Toutes les deux ont du franc-parler et c’est ce qui va les rapprocher. Par rapport à elles, deux personnages forts, Jesse peut sembler trop lisse, il est mignon, sans plus. Je me sens un peu coupable de dire ça, parce que j’ai bien aimé son personnage, mais je ne pense pas qu’il me marquera longtemps…
Dans l’ensemble, malgré quelques maladresses, ce livre est une lecture légère, pas prise de tête pour un sou, et bienvenue quand on a besoin de se détendre. L’intrigue s’enrichit un peu vers la fin mais ça reste relativement simple. Le roman offre aussi quelques balades sympathiques dans New York, ses rues et ses parcs.
« La pire mission de ma vie » est un roman « de lycée » déguisé, qui plaira aux amateurs du genre, avec son romantisme adolescent, de l’amitié, des problèmes relationnels avec les parents, mais un ingrédient supplémentaire non négligeable : une petite dose d’inédit avec l’aspect espionnage. Il faut prendre celui-ci comme un bonus et ne pas lire ce livre en ayant en tête qu’on va lire un roman d’espionnage, car ce n’est pas le cas, ce qui ne veut pas forcément dire qu’il s’agit d’un handicap.
Mon ressenti
8/10
La pire mission de ma vie, tome 1, de Robin Benway, éditions Nathan (15,90€)
Le livre sortira le 16 janvier.