Présentation de l'éditeur
Eliott, 12 ans, est un garçon en apparence comme tous les autres. Jusqu’au jour où il découvre un sablier magique qui lui permet de voyager dans un monde aussi merveilleux que dangereux : Oniria, le monde des rêves. Un monde où prennent vie les milliards de personnages, d’univers, et toutes les choses les plus folles et les plus effrayantes rêvées chaque nuit par les êtres humains. Collégien ordinaire le jour, Eliott devient la nuit, parmi les rêves et les cauchemars qui peuplent Oniria, un puissant Créateur, qui peut faire apparaître tout ce qu’il souhaite par le simple et immense pouvoir de son imagination. En explorant Oniria pour sauver son père, plongé depuis plusieurs mois dans un mystérieux sommeil, Eliott est finalement confronté à son extraordinaire destin. Car Eliott est l’ « Envoyé » : il doit sauver le Royaume des rêves, menacé par la sanglante révolution des cauchemars.
Mon avis
J'ai constaté que, ces derniers temps, mon enthousiasme pour la fantasy a baissé. En fait, je pense que les romans que je choisis passent de plus en plus à côté de mes véritables attentes par rapport à ce genre. En l'occurrence, un grand talent de la part de l'auteur pour conter.
Créer de toute pièce un univers qui titille la curiosité des autres est déjà un défi en soi. Mais ce qui est encore plus difficile, c'est de le rendre aussi vivant qu'il l'est pour soi-même aux autres. Et s'adresser à des enfants, comme dans le cas d'Oniria, oblige l'auteur à adopter des descriptions efficaces qui réussiront à capter toute leur attention. Et en matière de lecture, j'ai tendance à me comporter comme une enfant...
C'est pourquoi le premier tome d'Oniria m'a enchantée. Toutes les conditions citées ci-dessus sont remplies.
De plus, les personnages sont très sympathiques. Le trio de tête est original : il y a le tout jeune et courageux Eliott - son âge ne m'ayant posé aucun problème ; Katnia, qui en plus d'emprunter à l'héroïne de Hunger Games la première syllabe de son prénom a quelque chose de son fort caractère, et Fargo, un métamorphe tour à tour poisson clown, singe, ou ours. Christine est un peu typée "méchante belle-mère de contes de fée" mais les jumelles et Mamilou forment une belle famille autour du personnage principal.
Ensuite, le monde imaginaire créé par B.F. Parry n'a rien à envier au Pays des Merveilles himself. Il est plein de fantaisie, d'humour et même de touches de nonsense à la Lewis Carroll.
- Et il comprend ce que nous disons ? demanda-t-il.
- Oh oui, dit Jov', il a dans l'oreille un micro qui lui fait la traduction simultanée.
- Mais... où est l'interprète ? demanda Eliott en tournant la tête en tous sens.
- Ah, ça, bonne question ! répondit Jov'. Excellente, même. je n en ai absolument aucune idée. Mais ça n'a pas d'importance n'est-ce pas ?
Et quoi de plus intelligent que de partir de quelque chose que l'on connaît tous - ici les rêves ? On a ainsi très envie de croire à ce monde parallèle, à nos Mages (nos doubles qui vivent l'action de nos songes) déambulant dans cet autre monde... La clé de l'intrigue réside dans le monde réel puisqu'Eliott veut sauver son père prisonnier d'Oniria - ce qui sur Terre donne l'impression qu'il est plongé dans un profond coma irréversible. Seul le Marchand de Sable est susceptible de l'aider.
À la quête de notre héros s'ajoutent des problèmes politiques au sein d'Oniria, faciles à saisir pour les plus jeunes. Rêves et Cauchemars doivent cohabiter mais lorsque la rumeur selon laquelle une Créatrice (les Créateurs sont des terriens qui, comme leur nom l'indique, sont capables de créer dans Oniria) est soupçonnée d'avoir été tuée par un Cauchemar se propage, les Cauchemars deviennent victimes, la reine Dithilde et ses sbires faisant tout pour les éliminer. Pourtant, les Cauchemars ont droit à leur existence, faire des cauchemars est normal pour un humain et les Cauchemars n'ont pas demandé à être de mauvais rêves... J'ai trouvé ça très original et, surtout, j'aime que les personnages d'un livre aient autant de nuances.
Comme je vous l'ai dit, les allers-retours entre Oniria et la Terre ancrent l'irréel dans le réel. J'ai parfois besoin de garder les pieds sur terre quand un univers ne capte pas assez mon attention et que je m'ennuie. Mais là, comme pour Eliott, Oniria était une vraie échappatoire... Une jolie métaphore pour tous les mordus d'évasion comme les lecteurs que nous sommes.
PS : jetez un coup d'oeil à la couverture en 3D si vous en avez l'occasion...
Mon ressenti
9/10
Oniria, tome 1 : Le Royaume des rêves, de B.F. Parry, co-édition Hachette/Hildegarde (16,50€)
Fonds d'écrans et extrait du livre