Présentation de l’éditeur
Nom de code : W.A.R.P.
Programme de protection des témoins du FBI classé ultrasecret jusqu’au jour où…
RILEY, un orphelin de l’époque victorienne, se retrouve soudain projeté dans le XXIème siècle, bientôt suivi par son maître, le diabolique…
ALBERT GARRICK, illusionniste et tueur à gages, lancé sur ses traces et celles de…
CHEVIE SAVANO, la plus jeune agente du FBI, qui n’a pas froid aux yeux.
Une hallucinante course-poursuite à travers le temps. Riley et Chevie sortiront-ils vivants de cette traque implacable ? Et pourront-ils empêcher le redoutable Garrick de s’approprier les clés du programme WARP et de changer le cours de l’Histoire ?
Mon avis
Il y a quelques années, j’avais commencé « Artemis Fowl », du même auteur que « W.A.R.P. » et je n’avais pas accroché, au point de ne jamais finir le livre… Mais j’ai reçu ce livre dans le cadre des chroniqueurs « On lit plus fort » et je l’ai donc lu, avec appréhension pour commencer, certes.
J’ai fini ce livre-ci ! Par devoir, d’une part, mais aussi parce que je me suis finalement laissée prendre dans les filets de l’intrigue.
En fait, je suis assez paradoxale en ce qui concerne la thématique des voyages dans le temps dans les livres : je trouve ça fascinant et en même temps ça me donne le vertige et donc ça ne me plaît pas forcément. Que les personnages parcourent le monde ne me dérange pas du tout, que du contraire. Mais pour ce qui est du temps…
Pourtant, je suis une fervente lectrice de « Time Riders ». Par conséquent, je n’ai pas pu m’empêcher d’entamer tout de suite une comparaison. Je n’aime pas entrer dans ce jeu-là quand je chronique, mais je peux quand même vous dire d’emblée que je préfère « Time Riders » ; ses personnages (même s’il est vrai que l’impression est renforcée par le fait que je les suis depuis 6 tomes) ; le rythme et les intrigues liées à l’Histoire avec un grand H que les agents se doivent de préserver.
Mais cette chronique n’est pas un éloge à « Time Riders », pas plus que le premier tome de « W.A.R.P. » n’est qu’une pâle copie de la série d’Alex Scarrow. Eoin Colfer pousse plus loin les explications techniques, ce qui satisfera davantage certains lecteurs alors que d’autres (comme moi) seront légèrement découragés par celles-ci. Il en faut pour tous les goûts, à vous de sentir ce qui vous convient le mieux entre ces deux perspectives. :-)
« W.A.R.P. » nous permet aussi de découvrir le FBI où la toute jeune Chevie essaye difficilement de se creuser une place. Mais c’est la course poursuite entre Garrick et nos deux héros, Riley et Chevie, qui est le véritable moteur du roman. Les trois personnages sont le gros point fort du livre pour la construction de leur personnalité. Sans spoiler, je peux vous dire que Garrick en a une très particulière et que cela est habile pour que l’histoire ne s’arrête pas au bout de 100 pages.
Mais il y a je pense un manque d’émotion dans ce livre qui a créé une barrière entre ces personnages et moi. Pourtant, Chevie est tout à fait le genre d’héroïne à laquelle j’ai envie de m’identifier. Je n’ai également pas trouvé le livre aussi palpitant qu’annoncé. Je pense que c’est là le problème de la transition entre une série pour enfants et une pour ados. Une bonne intrigue et de bons personnages peuvent laisser le lecteur sur sa faim si les émotions ne font pas qu’il y croit.
Cependant, ce livre a un autre point fort : son style. Il est brillant, et j’avais l’impression de lire un texte original, chapeau au traducteur !
Mais au final, ce que j’ai préféré dans le roman sont les tentatives d’humour qui souvent visent très juste, pour ma part en tout cas : entre les sarcasmes de Chevie et la candeur de Riley (qui fait beaucoup plus jeune que son âge) face au XXIème siècle, l’auteur a réussi à m’arracher plein de sourires. Un petit exemple :
" - On en reparlera quand j’aurai vu la vidéo. Dans une heure, je t’apporterai un McDonald, en attendant, reste là, mon petit voyageur du temps.
Riley regarda la porte se refermer en pensant : « Voyageur du temps ? »
Et : « Qu’est-ce que c’est qu’une vidéo ? »
Et encore : « Pourquoi est-ce qu’elle veut me ramener un Ecossais ? À quoi il pourrait me servir ? » "
Eoin Colfer utilise pas mal de références à la culture populaire sans tomber dans l’excès, qui est vraiment agréable et rafraîchissant à lire.
Ce livre ne m’a pas transcendée mais je lui reconnais une grande qualité. L’humour et l’intrigue tout de même prenante ont fait que je l’ai lu jusqu’au point final… mais je ne sais pas encore si je lirai la suite. Je le conseille aux amateurs de science fiction, par contre, l’Histoire n’est pas omniprésente. C'est-à-dire que, bien entendu, on la rejoint en voyageant dans le temps avec les personnages, mais c’est surtout l’ambiance qui la place – l’auteur insistant d’ailleurs un peu trop lourdement sur la puanteur du Londres victorien – les événements historiques, pour leur part, ne sont pas ce qui a de plus important.
Il m’aura manqué une étincelle, un je ne sais quoi pour faire de ce livre un vrai bon moment de lecture. J’ai un goût de trop peu, mais j’ai l’impression que ces considérations sont toutes personnelles (même si c’est un peu le principe de donner son avis) et que ce livre peut plaire à beaucoup. Je suis également contente d’avoir pu donner une seconde chance à cet auteur.
Mon ressenti
6,5/10
W.A.R.P., livre 1 : L’assassin malgré lui, d’Eoin Colfer, éditions Gallimard Jeunesse (18,50€)
La chronique de ma copinaute Mélaine et l'avis plus enthousiaste de faelys !
Le livre sortira le 9 janvier.