Présentation de l'éditeur
Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité. Liesel Meminger y est parvenu. Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s'est arrêtée. Est-ce son destin d'orpheline dans l'Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt inhabituel ? Ou bien sa force extraordinaire face aux évènements ? Au moins que ce ne soit son secret...
Celui qui l'a aidée à survivre. Celui qui a même inspiré à la Mort ce si joli surnom : la Voleuse de livres.
Mon avis
Me faire aimer ce livre constituait un solide défi.
D'une part, il y a le recul que je ne peux m'empêcher de faire face à un livre de guerre.
D'autre part, il y a le malaise qu'opèrent souvent sur moi les livres qui sortent des sentiers battus.
On ne m'a dit quasi que du bien de ce livre et je mourais d'envie de le lire, mais au vu de quelques avis franchement négatifs, j'ai préféré ne pas y placer trop d'espoirs.
Mais parfois, nous avons des surprises magnifiques, et c'est lorsqu'on qu'on finit par adorer au-delà de ses espérances les plus folles des livres vers lesquels on ne se serait pas forcément orienté(e) qu'on fait les plus belles découvertes.
La plus grande particularité de ce livre, c'est sa narratrice, qui est la Mort en personne. On ne la découvre pas diabolique, méchante, ce n'est pas une narratrice qui pèse sur notre conscience tout au long de la lecture. Bien sûr, de par son statut particulier, ce n'est pas toujours un long fleuve tranquille d'être plongé(e) dans son esprit, mais on finit par s'habituer à elle. On peut la voir sous un autre jour.
Il s'agit aussi un narrateur qui est omniscient, ce qui vaut une construction particulière au récit. On découvre les faits importants à l'avance. La mort ne s'embarrasse d'aucun mystère car elle s'intéresse davantage aux histoires qui mènent aux événements plutôt qu'aux événements en eux-mêmes.
Bien entendu, il se passe dans ce livre des choses graves, des choses tristes, des choses révoltantes... L'ambiance est une chape de plomb mais les personnages nous font fondre le cœur.
Il y a Liesel, fillette au début du livre, découvrant les mots chez sa nouvelle famille d'accueil. Rosa qui traite ceux qu'elle aime de Saumensch et Saukerl ("cochonne" et "cochon", il y de nombreux termes en allemand dans le texte, j'ai apprécié le fait qu'ils restent dans la langue d'origine). Hans, son grand cœur et son regard d'acier. Rudy, amoureux fou de Liesel, qui s'est barbouillé de charbon avant d'exécuter des tours de piste pour ressembler à Jesse Owens. Max, son carnet de croquis et ses livres reproduits dans ce roman (idée géniale !). Autant de personnages profondément humains qui permettent de mieux supporter ce que la Mort en tant que narratrice alourdit, et qui font en sorte que l'histoire nous prenne encore plus aux tripes.
Aimer un livre sur la guerre est délicat, cela peut paraître déplacé. Mais dans le cas de "La voleuse de livre", je n'ai bien entendu pas aimé ce pan là de l'histoire - sans pour autant vouloir fermer les yeux dessus - mais j'ai par contre aimé l'histoire liée aux livres et les rapports entre les personnages.
Parmi tous les romans qui existent sur la guerre, je ne m'étonne pas que celui-ci soit déjà considéré comme un classique. La plume est magnifique. La construction du livre et son histoire sont innovants, créatifs, originaux. Ces 600 pages sont éprouvantes émotionnellement et m'ont filé la peur au ventre. Mais elles restent en nous bien après lecture. Cela en valait donc la peine. Mille fois la peine.
Mon ressenti
9/10 ♥
La Voleuse de livres, de Markus Zusak, éditions Pocket (8,10€)
Merci aux éditions Pocket pour ce livre gagné sur Twitter !
Thans to Leticia from Resenhando de Pijamas for telling me such great things about this book. :-) It was nice talking about it with you!