Présentation de l’éditeur
Depuis l'enfance, Blue entend dire qu'elle tuera la mort de l'homme de sa vie. d'un simple baiser. Elle a donc résolu de ne jamais tomber amoureuse, ainsi le problème est réglé, la prophétie annulée. Pourtant, quand elle se voit entraînée dans le groupe des Corbeaux, elle se met à douter. Car, à la tête de cette bande de riches étudiants, se trouve Gansey. Or récemment l'esprit de Gansey est apparu à Blue.
Depuis, elle ne cesse de se remémorer la prophétie : "Il n'y a que deux raisons pour lesquelles un esprit peut apparaître à un non-voyant à la veille de la Saint-Marc, Blue. Tu dois être soit l'amour de sa vie, soit la cause de sa mort".
Mon avis
Les premières pages de ce livre n’ont pas été de la torture, mais pas franchement une partie de plaisir non plus. Pas mal de choses m’échappaient, les notions des lignes de ley et de la prophétie de Glendower n’avaient pas retenu mon attention et les personnages ne m’inspiraient pas grand-chose. En plus, j’avais l’impression de connaître déjà la fin de l’histoire et je ne voyais pas trop ce que ces concepts venaient y faire.
Il m’a donc fallu une petite centaine de pages durant laquelle je me suis accrochée. Et puis après ? J’ai compris que ça en valait entièrement la peine ! Ce n’est pas comme si les 350 pages restantes rattrapaient le coup, non ; c’est plus que ça. Elles justifient complètement qu’on en bave un peu parce qu’après c’est du pur bonheur. Je ne sais pas si cette intro était absolument nécessaire parce qu’elle va sûrement en faire lâcher plus d’un, mais en tout cas, elle n’est pas aussi agaçante qu’elle le paraissait au premier abord, car elle a le mérite de bien poser les bases en introduisant le lecteur à l’ambiance particulière du roman.
Après ça, je parvenais à situer les personnages, leurs liens, leurs histoires, leur quête et toute la dimension mystique du livre. Il y a plein d’idées intéressantes et les personnages sont assez complexes. Ils sont l’un des énormes plus de cette histoire.
Il y a d’abord Blue, bien sûr, l’héroïne, avec son style excentrique et son caractère pourtant raisonnable (ça ne lui plaît pas qu’on dise ça mais je l’ai trouvée mature et, oui, raisonnable, intelligente… et pour moi c’est un compliment !). Ensuite, nous avons les Corbeaux, du surnom qu’on leur donne à cause de l’école privée qu’ils fréquentent. Gansey, riche et dévoué aux autres, mélangeant parfois un peu trop ces deux éléments, mais sans vouloir faire de mal ; Adam courageux et travailleur ; Ronan, toujours à se fourrer dans les ennuis ; Noah, effacé mais s’ouvrant peu à peu à Blue, ce qui est surprenant et touchant tout à la fois.
Dans la maison à la population exclusivement féminine de notre héroïne, il y a toute une galerie de personnages singuliers : Maura, la mère plutôt cool, pas habituée à punir sa fille, mais sincère ; Calla et son caractère bien trempé ; Perséphone et sa douce folie ; Neeve et ses mystères… Elles sont toutes voyantes… sauf Blue, qui amplifie les pouvoirs des autres et se sent laissée pour compte.
Ces personnages ne sont pas tous énormément décrits, mais leur manière de parler, leurs histoires respectives et quelques détails distillés par-ci par là m’ont permis de les visualiser très clairement, voire parfois plus clairement que dans certains romans abusant des détails dans les descriptions physiques.
Une fois passée la partie laborieuse, plus question de s’ennuyer. Dans les moments de tension, on passe d’un groupe de personnages à un autre, et il devient impossible de lâcher le livre.
« La prophétie de Glendower » contient aussi de l’humour, malgré que ça ne soit pas une comédie, loin de là. Il n’y en a pas à toutes les pages, mais quand il y en a, il fait mouche. Ce n’est pas un humour gras mais des petits sarcasmes qui chatouillent le creux de l’estomac et les commissures des lèvres. De l’humour noir à l’ironie justement dosée, ni trop ni trop peu, c’est réaliste et parfois sur un ton un peu pince-sans-rire, j’ai adoré !
L’amour ne prédomine pas étant donné la malédiction dont est atteinte Blue (si elle embrasse l’amour de sa vie, il mourra… oui, rien que ça !), mais je ne doute pas que la tension va aller crescendo dans les tomes suivants étant donné qu’il y en aura quatre en tout (yesssssss) !
Maggie Stiefvater a une plume superbe j’ai relu certains passages que je trouvais particulièrement vrais en plus d’être bien tournés. Les lieux d’action ne varient pas beaucoup, on peut les compter sur les doigts d’une main… et pourtant, ce n’est qu’après avoir fini le livre que je m’en suis fait la réflexion, et j’avais un peu de mal à y croire, que j’aie pu lire une brique de 450 pages qui se déroulait dans cinq endroits différents à tout casser sans que je ne me lasse. (Mais bon, il faut dire aussi qu’un endroit très particulier se cache parmi les lieux dont je vous parle ! :-)).
Dans « La prophétie de Glendower », la frontière entre magie et réalité est très mince, ce qui confère au livre une atmosphère étrange, mais sans mettre mal à l'aise comme ça m'arrive parfois avec ce genre d'ambiance. L’auteure arrive à nous rendre tout ça réel. (D’ailleurs, à un moment, un personnage parle comme s’il se trouvait vraiment dans la réalité et que ça ne s'y « passe pas comme dans les films ». Je ne m’en suis pas aperçue tout de suite. Ensuite, ça m’a fait sourire tellement je trouvais ça bien fait, je ne dis pas que Maggie Stiefvater a eu l’idée la première, mais on ne peut pas lui retirer le fait qu’elle innove quand même pas mal !)
Honte à moi, c’était le premier roman de Maggie Stiefvater que je lisais, je me doute que pour certains je suis à la traîne… mais pour ma défense, j’ai été envoûté par la qualité du récit, des personnages et de l’écriture. Il est rare qu’un livre puisse combiner le tout ! Seul le début me retiendra d’en faire un coup de cœur, mais il vaut la peine qu’on le traverse, checkez mon ressenti pour le comprendre. Mieux vaut terminer sur une note positive plutôt que le plaisir aille en décroissant !
Mon ressenti
9,25/10
La prophétie de Glendower, tome 1, de Maggie Stiefvater, éditions Hachette Jeunesse, collection Black Moon (18€)